samedi 3 octobre 2009

Was ist religion (Rudolf Steiner, GA 30)

Was ist Religion? Der Inhalt der Religion entspringt aus dem menschlichen Geiste. Aber dieser Geist will sich diesen Ursprung nicht eingestehen. Der Mensch unterwirft sich seinen eigenen Gesetzen, aber er betrachtet diese Gesetze als fremde. Er setzt sich zum Herrscher über sich selbst ein. Jede Religion setzt das menschliche Ich zum Regenten der Welt ein. Ihr Wesen besteht eben darinnen, daß sie sich dieser Tatsache nicht bewußt ist. Sie betrachtet als Offenbarung von außen, was sie sich selber offenbart.
Der Mensch wünscht, daß er in der Welt oben an erster Stelle stehe. Aber er wagt es nicht, sich als den Gipfel der Schöpfung hinzustellen. Deshalb erfindet er sich Götter nach seinem Bilde und läßt von ihnen die Welt regieren. Indem er so denkt, denkt er religiös.

What is religion? The content of religion springs from the human spirit. But the human spirit does not want to acknowledge this origin to itself. The human being submits himself to his own laws, but he regards these laws as foreign. He establishes himself as ruler over himself. Every religion establishes the human “I” as regent of the world. Religion's being consists precisely in this, that it is not conscious of this fact. It regards as revelation from outside what it actually reveals to itself.
The human being wishes to stand at the topmost place in the world. But he does not dare to pronounce himself the pinnacle of creation. Therefore he invents gods in his own image and lets the world be ruled by them. When he thinks this way, he is thinking religiously.

mercredi 30 septembre 2009

Woche 25 nach Ostern

Ich darf nun mir gehören
Und leuchtend breiten Innenlicht
In Raumes -und in Zeitenfinsternis.
Zum Schlafe drängt natürlich Wesen,
Der Seele Tiefen sollen wachen
Und wachend tragen Sonnengluten
In kalte winterfluten.

J'ose maintenant m'appartenir
Et épandre la brillante lumière intérieure
Dans l'obscurité du temps et de l'espace.
L'être cherche naturellement le sommeil,
L'âme dans les profondeurs doit guetter
Et éveillée emporte les rayons de soleil
Dans les flots froids de l'hiver.

mercredi 10 juin 2009

Woche 10 nach Ostern

Zu sommerlichen Höhen
Erhebt der Sonne leuchtend Wesen sich;
Es nimmt mein menschlich Fühlen
In seine Raumesweiten mit.
Erahnend regt im Innern sich
Empfindung, dumpf mir kündend,
Erkennen wirst du einst:
Dich fühlte jetzt ein Gotteswesen.

Vers les cimes de l'été
Monte l'être lumineux du soleil;
Il emporte avec lui mes humains sentiments
Dans ses grands espaces.
Le pressentiment vient dans mon moi intérieur
Qui m'annonce sourdement,
Tu apprendras un jour:
A te sentir maintenant comme un être divin.

mercredi 20 mai 2009

Siebente Woche

Mein Selbst, es drohet zu entfliehen,
Vom Weltenlichte mächtig angezogen.
Nun trete du mein Ahnen
In deine Rechte kräftig ein,
Ersetze mir des Denkens Macht,
Das in der Sinne Schein
Sich selbst verlieren will.

Le Moi, il menace de s'enfuir,
Attiré puissamment par la lumière du monde.
Maintenant, ma prescience
Reprend puissamment tes droits,
Remplace la force de ma pensée
Qui dans l'éclat des sens
Veut se perdre elle-même.

(Traduction P.M.)

mercredi 13 mai 2009

Woche 5 nach Ostern

Im Lichte, das aus Geistestiefen
Im Raume fruchtbar webend
Der Götter Schaffen offenbart:
In ihm erscheint der Seele Wesen
Geweitet zu dem Weltensein
Und auferstanden
Aus enger Selbstheit Innenmacht.

Dans la lumière, qui des profondeurs de l'esprit
Tissant généreusement dans les espaces
Révèle la création des Dieux:
En elle apparaît l'être de l'âme
Elargi à l'être du monde
Et ressuscité
De l'étroitesse du pouvoir intérieur de l'ego.

(traduction P.M.)

mercredi 6 mai 2009

Woche 4 nach Ostern

Ich fühle Wesen meines Wesens:
So spricht Empfindung,
Die in der sonnerhellten Welt
Mit Lichtesfluten sich vereint,
Sie will dem Denken
Zur Klarheit Wärme schenken.
Und Mensch und Welt
In Einheit fest verbinden.

Je ressens l'être de mon être:
Ainsi parle la sensation,
Qui dans le monde illuminé par de soleil
S'unit aux flux de lumière.
Elle veut faire don de la pensée
A la chaleur de la clarté,
Et lier en unité
L'homme et le monde.

(Traduction P.M.)

mercredi 29 avril 2009

Woche 3 nach Ostern

Es spricht zum Weltenall,
Sich selbst vergessend
Und seines Urstands eingedenk,
Des Menschen wachsend Ich:
In dir, befreiend mich
Aus meiner Eigenheiten Fessel,
Ergründe ich mein echtes Wesen.

Il parle à l'Univers
S'oubliant lui-même
Et se rappelant de son état originel
Le moi grandissant de l'Homme:
En toi, me libérant
Des liens de mes particularités
J'approfondis mon être véritable

(Traduction de Pierre Moine)

lundi 13 avril 2009

Erste Woche (Première semaine du Calendrier de l'âme de Rudolf Steiner

Wenn aus den Weltenweiten
Die Sonne spricht zum Menschensinn,
Und Freude aus den Seelentiefen
Dem Licht sicht eint im Schauen,
Dann ziehen aus der Selbstheit Hülle
Gedanken in die Raumesfernen
Und binden dumpf
Des Menschen Wesen an des Geistes Sein.

Quand des lointains de l'univers
Le soleil parle à l'intelligence de l'homme
Et que la joie depuis les profondeurs de l'âme
S'unit à la vision de la lumière dans le regard
Alors sont tirées de l'enveloppe de l'ego
Les pensées vers les espaces lointains
Et elles lient sourdement
La nature de l'homme à l'être de l'esprit

(Traduction de Pierre Moine)

vendredi 10 avril 2009

Anthroposophische Leitsätze als Anregungen vom Goetheanum ausgegeben


1. Anthroposophie ist ein Erkenntnisweg, der das Geistige im Menschenwesen zum Geistigen im Weltenall führen möchte. Sie tritt im Menschen als Herzens- und Gefühlsbedürfnis auf. Sie muß ihre Rechtfertigung dadurch finden, daß sie diesem Bedürfnisse Befriedigung gewähren kann. Anerkennen kann Anthroposophie nur derjenige, der in ihr findet, was er aus seinem Gemüte heraus suchen muß. Anthroposophen können daher nur Menschen sein, die gewisse Fragen über das Wesen des Menschen und die Welt so als Lebensnotwendigkeit empfinden, wie man Hunger und Durst empfindet.
2. Anthroposophie vermittelt Erkenntnisse, die auf geistige Art gewonnen werden. Sie tut dies aber nur deswegen, weil das tägliche Leben und die auf Sinneswahrnehmung und Verstandestätigkeit gegründete Wissenschaft an eine Grenze des Lebensweges führen, an der das seelische Menschendasein ersterben müßte, wenn es diese Grenze nicht überschreiten könnte. Dieses tägliche Leben und diese Wissenschaft führen nicht so zur Grenze, daß an dieser stehengeblieben werden muß, sondern es eröffnet sich an dieser Grenze der Sinnesanschauung durch die menschliche Seele selbst der Ausblick in die geistige Welt.
3. Es gibt Menschen, die glauben, mit den Grenzen der Sinnesanschauung seien auch die Grenzen aller Einsicht gegeben. Würden diese aufmerksam darauf sein, wie sie sich dieser Grenzen bewußt werden, so würden sie auch in diesem Bewußtsein die Fähigkeiten entdecken, die Grenzen zu überschreiten. Der Fisch schwimmt an die Grenze des Wassers; er muß zurück, weil ihm die physischen Organe fehlen, um außer dem Wasser zu leben. Der Mensch kommt an die Grenze der Sinnesanschauung; er kann erkennen, daß ihm auf dem Wege dahin die Seelenkräfte geworden sind, um seelisch in dem Elemente zu leben, das nicht von der Sinnesanschauung umspannt wird.

mercredi 8 avril 2009

La porte de l'initation de Rudolf Steiner

Essai de lecture pour une personne malvoyante

Vers l'intelligence du cœur

Conférence de Philippe Aubertin à Colmar le 13 mars 2009
Vers l'intelligence du cœur

Introduction par Doris Dodrimont
Conférence:
On est dans le domaine du penser
Hertz Denken. C'est un chemin personnel. Qu'est-ce que la pensée du cœur?
Dans le film « Stalker » de Tarkowski, il y a une zone où les humains ne peuvent pas entrer. Pour s'en approcher on prend une pierre et on la jette au loin, et on essaye de s'en approcher. On peut faire de même avec la pensée du cœur, essayer d'aller vers.
3 parties dans la conférence:
1.Ce que n'est pas la pensée du cœur
2.Dans quelle direction je pense qu'elle se trouve
3.Faire les premiers pas pour aller dans cette direction
Première partie:
On a en nous 2 pôles: raison/cœur, ou intellect/sentiment, ou raisonnement/affection. C'est une opposition: lumière froide=raison/chaleur sans lumière. Comme par exemple: l'époque des lumières (les Encyclopédistes)/l'amour aveugle. Certains sont dans l'extrème, la plupart font des compromis. On « deale » suivant les besoins, cela donne une triste moyenne. On fait descendre quelque chose de lumineux et froid (l'intellect) dans quelque chose de chaud (le sentiment) et on le remonte, cela donne une pensée tiédie, réchauffée par l'enthousiasme. Mais ce n'est pas cela la pensée du coeur. Dans ce compromis on n'est pas heureux. Comment annuler cette polarité?

Deuxième partie:
L'homme est composé de 3 instances: corps, âme, esprit. Je citerai beaucoup l'apôtre Paul. Les épîtres de Paul sont les premiers écrits chrétiens (avant les évangiles). Le christianisme est une science: la science de l'homme nouveau. Saint Paul est le fondateur de cette science. Nous sommes de culture chrétienne (même si les autres cultures sont intéressantes, par exemple on trouve la pensée du cœur dans le soufisme). Dans la première lettre aux Thessaloniciens, Paul dit « que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps ». L'esprit a le même rapport à l'âme que l'âme au corps. L'esprit est l'âme de l'âme (-> le saint des saints). Donc l'esprit est très différent de l'âme. Quand on manie des concepts spirituels on est dans l'âme. Analogie avoir/être avec âme/esprit. L'esprit n'a pas de contenu. Un concept, une représentation, quelque chose de psychique relève de l'avoir. Avoir de l'âme. Au contraire l'esprit souffle où il veut. On ne peut pas le tenir, l'avoir. Dans une conférence de Rudolf Steiner par exemple, l'important n'est pas tant le contenu de la conférence, mais qu'est ce qui pousse l'écrivain à dire cela à ce moment là. L'esprit parle en termes d'être. L'esprit est la présence de l'être (d'un être), de quelque chose qui est. L'avoir est des images de quelque chose qui a été (une représentation). Ce n'est pas de l'être. L'esprit est l'être de notre être (de notre personne, de ce qui nous sommes). L'être est ce qui me fait être un être, le centre de mon être, le cœur de mon être.
Le coeur est le centre. Ici on tient une direction. Le soleil est le centre du système solaire.

Sur un marbre de la chartreuse de St Denis d'Orques du XIVeme siècle on voit le sacré coeur au centre de la ronde des 8 planètes ( y compris le soleil), et des 12 constellations. On veut le coeur rayonner des rayons droits (=lumière) et des rayons ondulés (=chaleur). Dans la genèse la lumière vient avant le jour et le soleil. La lumière est le cœur du monde.
Dans les anciens textes le cœur est le siège de l'intelligence, celle qui est au cœur du monde, l'intelligence chaude. On a donc le cœur du corps, le cœur de l'âme, et le cœur qui est de l'esprit. Celui-ci n'est pas synonyme d'affection. Mais c'est une intelligence chaude, un feu qui se couperait en deux (lumière, chaleur). Pour trouver ce feu il faut quitter l'avoir et se mettre en chemin vers l'être (âme -> esprit). Comment participer de notre être? Dans la 1ere lettre aux Corinthiens, Paul dit: Mais l'homme psychique ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne.

Troisième partie
Par où commencer?
Tout est. Donc pas connaître, mais se mettre en présence de l'être des choses. Les forces de l'âme (wirklichkeit) sont de l'être. La force dans l'âme, qui peut nous mettre en route vers la pensée du cœur est l'amour. Comme il y a l'amour du corps, l'amour dans l'âme, il y a l'amour dans l'esprit. Pour Paul c'est agape, l'amour spirituel, la « charité ». L'amour dans l'âme peut nous conduire vers l'agape (amour pour l'être), à partir du moment où l'avoir se tait. L'avoir « la ramène » toute la journée. Donc se dégager de toute espèce d'avoir, de l'égoïté, se désengager de son avoir. Si on veut se mettre en chemin vers la pensée du cœur il faut aimer au point de s'oublier.
St Paul oppose le vieil homme et l'homme nouveau. L'agape est une force spirituelle. Philippe Aubertin cite lentement et attentivement la célèbre lettre aux corinthiens (Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité ...). Encore plus loin (?). C'est dur, il faut se parler entre hommes.
Le double: le double « arhimanien », qui a 3 attributs : dans la pensée il met le doute, dans les sentiments il met la haine, dans la volonté il donne peur, crée les soucis, et 2 modes d'action: attaque, agression, et la hantise (il est toujours là). Ce double est l'obstacle principal qui nous empêche d'être. En fait l'essentiel de notre personnalité est l'expression du double.
Donc, « il n'y a pas 36 solutions »: il faut aimer (Philippe Aubertin le dit pour la deuxième fois). Donc aimer le double, le connaître. St Paul donne les antidotes contre le double: ce sont les 3 vertus théologales: la foi (foi dans le sens de reconnaître quelque chose pour vrai, assentiment de l'intelligence pour faire face au doute), l'espérance par opposition à la peur, la charité (l'agape) par opposition à la haine.
On pourrait parler de Lucifer qui nous éloigne aussi de l'être, mais lui par l'euphorie.
Si nous nous mettons en chemin nous connaîtrons la grâce des cieux. Donc nous opposons: la personnalité (le double) et l'individualité, l'être de l'être, l'âme de la personnalité.
Les questions du public:
le double il colle à nous a-t-il une raison d'être?
Antoine Dodrimont: Pour devenir il faut des résistances, d'où l'utilité du double. On fait devenir les forces par une activité de l'être.
Philippe Aubertin: l'amour est le grain de sénevé. La religion dans son sens originel vient de relegere (relire, revenir sur, se remettre à la tâche) et non de religere (relier). La vérité relève de l'avoir. Le sens relève de l'être. On comprend.
Phrase de conclusion: on ne peut pas changer le monde mais on peut faire diminuer le poids du monde en soi.